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Plus près de l’infini Nous conduire “plus près de l’infini”, cela pourrait être la vocation, et donc le titre, de toute musique ! De toute musique à vocation d’envol : “Calme, mais allant et vibrant” indique le compositeur en début de partition, c’est à dire tout à la fois lent et rapide, apaisé et aux aguets, contemplatif et tous les sens en éveil, statique, hypnotique, mais rythmé et mouvant. Si le piano veut se fondre avec le timbre étoilé de la guitare, il doit lâcher du lest et se dépouiller de presque tout : un jeu très fin, presque aérien, souvent dans l’aigu, le suraigu, se limitant parfois à une seule main, avec des basses rares. Le temps a ici disparu et toute battue est impossible. Il faut vivre avec la seule pulsation (rapide, environ 264 à la croche). Dès l’entrée de la guitare la polymétrie est constante. Les pieds ne sont plus d’aucun secours, il faut jouer avec ses ailes... La pièce est conçue dans une optique minimaliste, semi-répétitive. Des séquences suspensives viennent interrompre le flux : successions d’accords hors pulsation - tandis qu’une même note se répète sans céder. L’harmonie évolue progressivement de couleurs modales défectives à des mélanges bimodaux plus insolites qui favorisent le bascul vers l’irréel. Cette pièce, composée en 2002, est dédiée à Alain Rizoul et Marie-Carmen Barboro.
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